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Un monde à l'envers

Surveillance des réseaux sociaux

31 Janvier 2017 , Rédigé par Le voyageur

Surveillance des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux sont une mine d’informations pour la police, dont l’objectif consiste entre autres à prévenir des crimes «potentiels». Soucieuse de prévenir des « crimes potentiels », la police américaine aurait dépensé au moins 4,75 millions de dollars (4,5 millions d'euros) pour des instruments de surveillance des réseaux sociaux, en rémunérant des sociétés spécialisées selon des contrats couvrant 2013 à 2016, indique une analyse du Brennan Center for Justice, une agence américaine de statistiques.  « Les sommes évoquées se rapportent plutôt à des estimations basses, le phénomène se développant très rapidement », a indiqué la directrice de l'agence Faiza Patel, experte de la sécurité et des libertés publiques. Et d'ajouter que les sociétés mentionnées, dont Geofeedia, Media Sonar, Snaptrends, Dataminr, Digital Stakeout, PATHAR, Meltwater et Babel Street, créaient et vendaient des algorithmes pour passer au crible les flux d'information diffusés sur les réseaux sociaux et pour déterminer les relations entretenues par les usagers, alors que les profils de ceux dont les messages pourraient représenter une menace à la sécurité des Etats-Unis étaient signalés aux autorités compétentes. « De nos jours, les manifestations sont essentiellement organisées en ligne, ce que redoute justement l'administration », a relevé Mme Patel.  La surveillance des utilisateurs des réseaux sociaux grâce à leur localisation est une des dernières techniques de la police américaine pour surveiller et contrôler les mouvements de populations comme les manifestations. Avec le numérique, la police des États-Unis espère pouvoir anticiper les troubles à l'ordre public grâce à un algorithme appliqué aux réseaux sociaux. Les différentes publications notamment sur Twitter en lien avec des violences sont analysées et géolocalisées et peuvent ainsi permettre de prédire, voir empêcher, de possibles éclats de violence ou des débordements en marge de manifestations, bien que du côté des associations de défense des libertés, l'heure soit aux craintes.

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Djibouti et l'islam

31 Janvier 2017 , Rédigé par Le voyageur

Djibouti et l'islam

La population djiboutienne est musulmane sunnite de rite chaféite à près de 98%. Ses deux principales communautés, les Afars et les Somalis, sans délaisser totalement leurs croyances traditionnelles, se sont converties très tôt à l’islam depuis sa pénétration dans la corne de l’Afrique - proche de la péninsule arabique, berceau de l’islam – « entre la fin du IXe siècle et le XIe siècle »5. Les contacts commerciaux des arabes avec les côtes africaines de la mer Rouge ont permis l’islamisation des peuples nomades de la région. La composante arabe, arrivée à la fin du XIXe siècle avec l’implantation de la colonisation française à Djibouti6, représentant aujourd’hui environ 5% de la population, a quant à elle été islamisée dans son pays d’origine, le Yémen. L’islam et la tradition bédouine Dans la tradition orale qui retraçant la vie des nomades, l’islam n’occupe qu’une place secondaire tout comme son principal porteur, en l’occurrence le waadad. Ce dernier n’a qu’une considération communautaire à peu près égale à celle des femmes8 contrairement au guerrier (waranle) admiré et glorifié par la tradition nomade pour son rôle de protecteur de la vie des membres de la communauté et loué pour son courage dans le combat. Dans le milieu profondément hostile de la vie nomade en raison de la nature (présence de fauves, sécheresse à répétition) et des affrontements humains multiples (razzias, vols de bétails, duels pour laver son honneur), une division sociale stricte prévaut pour les hommes et seules deux catégories sont reconnues dans cette société à dominance exclusivement masculine. Il s’agit des chefs de clans et autres sages, d’une part, et les guerriers d’autre part. Les premiers détiennent le pouvoir de commandement de la communauté, prennent les grandes décisions et règlent les litiges entre les membres du clan ou inter-claniques par le biais du xeer9, le droit coutumier. Le xeer était un « sacré laïc et social »10 bien qu’il intègre de nos jours de plus en plus de références islamiques. Les seconds sont constitués des jeunes hommes dans la force de l’âge sachant manier les armes (sabre et javelot). Ils n’entrent en action que sur instructions de l’assemblée des chefs traditionnels pour les besoins du clan. Dans cette configuration, le wadaad n’a pas de rôle dans les tâches utiles à la communauté. Son rôle est circonscrit à la lecture du mawlid11 dans les cérémonies funéraires ou de culte des ancêtres et accessoirement à la conduite de la prière et l’apprentissage du coran aux enfants dans leur rare temps libre. La particularité de la vie nomade n’offrait aucunement les conditions nécessaires pour l’épanouissement de l’islam qui restait globalement incompris. La tradition orale ne permettait pas l’apprentissage et encore moins la pratique d’une religion en arabe, langue étrangère à ces communautés bédouines. « L’emprise de l’islam sur les nomades des régions côtières, Afars et Somalis, ne se traduit ni par une ferveur apparente ni par une connaissance étendue du dogme. Les cinq prières, le jeûne du ramadan, l’aumône seraient inégalement suivis12 ». D’un islam bédouin limité, confus et concurrencé par les croyances mystiques préislamiques, les nomades Afars et Somalis ont embrassé, avec la sédentarisation dans l’actuelle république de Djibouti, la complexité de l’islam dans la cité moderne à commencer par le dépassement du waadad classique.

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